Méthodes de lecture

Petite synthèse des différentes méthodes de lecture ( document forprof)


METHODE ANALYTIQUE

C’est le modèle DESCENDANT, qui part des grandes unités (le texte, la phrase) pour aller vers le mot.
Ce modèle facilite la VOIE DIRECTE de saisie des mots, sans déchiffrage.
L’élève évolue dans le texte « à la manière de Champollion », en découvrant des indices, des parties de mots ou des mots complets déjà connus lui permettant de faire des hypothèses de sens.
Cette méthode peut engendrer deux difficultés :
- les mots deviennent des images associées à un sens (méthode idéo visuelle) ce qui peut rapidement saturer la mémoire des enfants.
- la méthode peut engendrer une fausse représentation de l’acte de lire (lire, ce serait reconnaître des mots, voire des phrases (méthode globale) déjà appris ?)
Cette méthode (dont la conception la plus radicale est la « méthode globale », très rarement pratiquée en France) ne fonctionne vraiment que lorsque l’élève dispose déjà de connaissances personnelles, lexicales, très étendues.


METHODE SYNTHETIQUE

C’est le modèle ASCENDANT, qui va du décryptage vers la compréhension. Il permet la VOIE INDIRECTE de reconnaissance des mots.
L’élève doit discriminer les unités minimales de la langue orale ; il doit savoir reconnaître et reproduire, avant de lire, les sons du français (phonèmes puis syllabes). Il faut ensuite accéder au principe alphabétique (correspondances entre les sons et les lettres).
Difficultés engendrées par cette méthode :
- Les élèves qui maîtrisent mal la langue orale auront du mal à discriminer les sons, d’où l’important travail nécessaire en cycle 1.
- La découverte du principe alphabétique (purement formel) est mécanique et souvent lassante ; le sens n’apparaît que dans un second temps : les étapes de la combinatoire peuvent rester trop longtemps abstraites.
Deux démarches possibles pour cette méthode :
- grapho-phonologique : construction des correspondances phonies / graphies et graphies / phonies ; automatisation des procédures d’encodage / décodage.
- syllabique : connaissance des lettres et de leurs combinaisons (syllabes) pour aller vers les mots : l’enfant part du code inconnu pour aller vers le code connu.
L’utilisation de la méthode synthétique oblige l’enseignant à travailler simultanément l’apprentissage de la compréhension (d’abord de façon orale).


LA METHODE MIXTE

Mélange des deux précédentes, elle impose à l’enseignant de très bien les connaître, ce qui est rarement le cas. Elle prend en compte les qualités de chacune, mais multiplie également, pour certains élèves, les difficultés…
Deux démarches possibles, là encore :
- enchaînée : départ idéo visuel (premier demi-trimestre) puis méthode synthétique. Problème possible : l’enfant croit avoir compris ce qu’est la lecture quand il bascule vers un autre mode d’apprentissage.
- Conjointe : méthodes analytique et synthétique en parallèle toute l’année. Problème possible pour certains élèves : grande confusion : qu’est-ce que lire : apprendre des mots ou les décomposer ?


LE POINT DE VUE DES PROGRAMMES DE 2002

Le B.O. de février 2002 consacre une section (2.3) aux deux manières d’identifier les mots (voie directe et indirecte) ; on y apprend que l’identification des mots se fait le plus souvent par la voie directe chez le « lecteur expert ».
Attention à la confusion possible : les I.O. n’incitent pas pour autant à utiliser la voie directe chez le jeune enfant… Les sections 2.4 et 2.5 indiquent la voie à suivre : la « première voie », « nécessaire et incontournable » est la voie indirecte. Pour ce faire, l’enseignant a recours à :
- des activités d’analyse : les élèves remarquent des analogies (lettres, syllabes) entre des mots ou des fragments de mots : dans « manteau », je vois le « man » de « maman », le « t » de « table » et le « eau » de « beau ». Ces activités se compliquent progressivement (a-nimal / an-gine). Le but est de construire ensemble la combinatoire grapho-phonétique.
- des activités de synthèse : il s’agit de produire, par « l’écriture tâtonnée », des assemblages de matériaux graphiques afin d’écrire des mots : m + an = man ; man + t + eau = manteau.
- activités de « problèmes d’écriture » : « comment pourrait-on écrire tel mot (ex : « marteau ») ? »

Ces conseils sont proches de la méthode mixte « conjointe » mais sans que les activités d’analyse aillent jusqu’à la méthode idéo visuelle.

La voie directe est alors présentée (section 2.5) comme la finalité de l’apprentissage en fin de cycle. Elle est activée quand l’élève sait utiliser la voie indirecte, laquelle demeure une voie active car il continuera longtemps de rencontrer des mots nouveaux.

En bref, la méthode synthétique est valorisée par les programmes de 2002. La connaissance du principe alphabétique par tous les élèves est présentée comme indispensable.
« Nécessité d’exercer les élèves à la démarche de synthèse par la mémorisation des principaux assemblages syllabiques entre voyelles et consonnes dans les différentes combinaisons possibles » (section 2.4.)

trop cool!!!

Merci beaucoup Sèverine, tes docs sont vraiment très bien

Merci

Merci

thank you

en toute originalité: merci beaucoup

Quelle est la méthode préconisée aujourd'hui alors puisque 2002 c'est presque dépassé ? Je suis perdue....

L'an passé mon fils a appris à lire avec la "méthode mixte", ou "syllabique à démarrage global", je pensais donc que c'était celle qui est en vigueur... Son 1er livre était Lire au CP
Mais je lis que cette méthode n'est plus utilisée depuis les années 60...
Je pensais depuis plusieurs années que pour apprendre à lire, il fallait
- d'abord comprendre que la parole est constituée de phonèmes (conscience phonologique)
- puis de comprendre que les graphèmes correspondent à ces phonèmes (principe alphabétique)
- et enfin d'apprendre les associations entre les graphèmes et les phonèmes (déchiffrage ou décodage phonologique)
- tout en collectionnant les mots courants appris par reconnaissance globale
- avant d'automatiser le processus de déchiffrage.

Si ce n'est pas ça la méthode mixte, comment qualifieriez-vous la méthode actuelle ?

Au secours maikresse Cynthia, ne pars pas sans m'éclairer, il fait soudain nuit noire dans mon petit cerveau....

Je me permet de faire remonter ce post car je suis perdue dans mes methodes de lecture.

Je viens de lire qu'il ne fallait pas confondre la méthode globale ou synthétique avec la méthode active basée sur le modèle descendant ....

D'après ce que j'ai compris : la méthode globale par du complexe (phrase, mot, syllabe) pour aller vres le simple (mot, syllabe, lettre). Et que l'enfant se sert de mot qu'il a appris par coeur pour décomposer les mots inconnus.

La méthode active sur le modèle descendant contextualise la lecture en utilisant des albums, ecrits sociaux pour que l'enfant mette en jeu de manière autonome tous les moyens pour lire : conception du sens, recherche global de mots, comparaison phonème, graphème.

La methode mixte combine la méthode synthétique et la méthode analytique
La méthode interactive associe methode active (modèle descendant) et combinatoire (modèle ascendant)

D'après le hatier 2008, la méthode de lecture n'est pas préconisée explicitement : la seule obligation (mise a part l'obligation de résultat) c'est l'étude de la combinatoire. Ce qui exclut les pur et dur de la méthode active (comme Foucambert)

Quant au CNED il ne mentionne pas la methode interactive.

Est ce que je dis des betises ou pas ?